Seth McCormick || Twin 1 -- [ Finish ]

• Anecdotes :

Anecdote 1

[La naissance ? Il suffit d'aller voir la fiche de ma jumelle pour la lire... inutile de faire une redite.]

Anecdote 2

« Tu pleures ? » demandait une petite fille aux cheveux sombres en s’approchant de lui, ses doigts fins venant flâner sur l’une de ses épaules tremblotantes.
« Non ! » s’exclama-t-il en essuyant du dos de son bras son regard humide et rougit par ce qu’il ressentait.

Leur père était revenu, il leur avait expliqué que leur mère ne reviendrait plus jamais, que son souffle avait fini par se tarir dans l’inconscience incertaine de la mort, dissimulant la douleur qui avait dû être la sienne selon ce qu’il s’était passé, selon les témoins qui avaient rapporté qu’elle n’était pas morte sur le coup, mais des hémorragies qui consumaient son être. Le Diable s’était-il sournoisement glissé à ses côtés pour lui faire comprendre qu’elle ne dirait nul adieu, n’offrirait plus le moindre baiser à ses enfants, ceux qu’elle abandonnait contre son gré, prisonnière d’Hadès et de ses désirs. Devenir son amante semblait être sa nouvelle existence, et elle s’y était soumise, incapable de s’y soustraire malgré son envie de revenir auprès des siens. Immobile, le petit garçon l’était resté devant cette nouvelle, ses petites lèvres se pinçant, bleuissant sous la pression que sa mâchoire contractée exerçait, tandis que sa jumelle se recueillait contre lui. Dajan n’avait pas compris, leur père n’ayant même pas pris la peine de lui expliquer véritablement ce qu’il se passait. Sa seule réponse : il est trop petit, on lui dira que maman est en voyage. Et lorsque son absence se ferait semaines, puis mois, que lui dirait-il ? Qu’elle les avait quitté pour une autre famille ?

Seth ne comprenait pas son attitude, il ne la comprendrait sans doute jamais, mais il était resté stoïque, véritable rocher sur lequel il était possible de se recueillir et de s’appuyer. Il voulait l’être, vraiment, mais il avait fini par s’enfuir lorsqu’elle s’était endormie sur son lit. Il était sorti, et il avait couru aussi loin que ses pieds avaient voulu le porter, les cailloux égratignant finalement ses mains lorsqu’il était tombé sur le sol, les yeux brouillés par les larmes qui les inondaient. Ses doigts s’étaient ensuite enfoncés dans la poussière africaine, se refermant avidement sur ce sable, cette terre qu’il ne maudissait même pas. Il n’y avait que cette colère parce que sa mère était morte, partie rejoindre le créateur en les abandonnant à leur triste sort, avec un père qu’il avait beau aimé mais qui ne pourrait jamais la remplacer.

En vérité, il n’était pas allé bien loin, et Scarlet l’avait sans doute vu depuis la fenêtre avant de finalement le rejoindre à présent, sa main se glissant sur son dos pour tenter de lui parler, de le regarder. Mais il était fier… les garçons ne pleurent pas devant les autres, et il voulait que maman soit fière, qu’elle le regarde prendre soin de sa sœur et de son frère, les prenant sous son aile pour les rassurer, leur dire que tout se passerait bien. Il échouait ! Il échouait dans cette simple mission, ce simple travail en se laissant submerger par la tristesse qui s’ingéniait à parcourir ses veines, s’abreuvant de chaque parcelle de son être tourmenté. C’était la raison pour laquelle il tentait de faire disparaître les traces de ses dérives tandis que sa jumelle se rapprochait traîtreusement de sa personne.

« Moi aussi j’ai pleuré… »
« Je sais mais je pleure pas ! » répliqua-t-il en se retournant pour la regarder dans les yeux, les siens démontrant clairement la nature de son mensonge.

Mais ils se connaissaient, ils se comprenaient parfois mieux que le monde lui-même. Pourtant il ne se laissa pas aller aux larmes dans ses bras, il l’enserra juste contre lui comme si elle était la chose la plus importante à ses yeux… sa terre d’accueil, son port d’attache. La scène rappelant aux témoins silencieux des océans ce qu’avait été leur naissance, cette étreinte insoupçonnée de deux nouveaux nés que le temps n’avait pas réussi à effacer de la mémoire de ceux qui en avaient été les spectateurs involontaires.


Anecdote 3

« Hey McCormick ! Le capitaine veut te voir dans son bureau ! Dornvald et Reynolds aussi ! » appela l’un de ses collègues, un petit chauve assez rondouillard, tandis que Seth était en train de terminer l’un de ses rapports, ses doigts se suspendant au dessus du clavier l’espace d’une demi seconde, avant qu’à l’aide de sa souris il ne sauvegarde le document qu’il remplissait.
« Ouais, ouais, j’arrive ! » répondait-il en repoussant sa chaise, tout en entendant des réponses plus ou moins similaires.
« Le meilleur est toujours disponible ! » clama ainsi Dornvald, un type que Seth avait toujours trouvé plutôt prétentieux, mais la question n’était pas là.
« Qu’est-ce qui se passe tu crois Mc ? » demanda Reynolds en arrivant à ses côtés.

Il avait la quarantaine bien passée, des cheveux bruns qu’il n’avait visiblement pas pris la peine de coiffer ce matin-là. Et qui plus est, il était celui avec lequel il avait appris les rouages du métier, le fonctionnement de la police, et sommes toutes, il avait fini par l’apprécier. Mais à cet instant, il était aussi intrigué que lui, ne sachant pas vraiment ce qui pouvait pousser le capitaine à faire appel à trois de ses meilleurs éléments, dont un vantard qui ferait bien d’apprendre à se taire certaines fois, à moins qu’il n’ait l’envie de finir avec son poing dans la figure… il y avait des limites à tout, et sa patience n’avait rien de celle d’un ange pour cet abruti.

« Je sais pas, mais on ne va pas tarder à le savoir. » répondit-il en haussant les épaules, avant de se diriger en sa compagnie jusqu’au bureau de leur supérieur.
« Fermez la porte messieurs s’il vous plaît. » entonna un homme d’une allure assez soignée, ses cheveux grisonnant après toutes ces années dans la police.

Et Seth s’exécuta, avant de s’avancer dans la pièce pour se placer aux côtés de ses collègues tout en étant plutôt indécis sur ce qu’il devait penser de tout cela. Car même s’il appréciait Reynolds, il n’avait pas vraiment envie de devoir faire équipe avec lui, et encore moins avec l’autre énergumène. Ainsi, ses prunelles glissèrent sur le dossier ouvert devant le capitaine, y cherchant un quelconque indice qui aurait pu le mettre sur la voie de ce qu’il se passait, mais aucune photo ne dépassait, il n’y avait rien d’utilisable en l’occurrence.

« Si je vous ai fait venir tous les trois, c’est que j’aimerais vous envoyer sur la même mission, tout en vous séparant. Et soyons clair, je veux que vous partagiez vos informations entre vous, il est hors de question que vous fassiez cavalier seul. » termina-t-il en fixant intensément Seth qui ne se sentit absolument pas visé bien sûr.
« De quoi est-ce qu’il s’agit exactement ? » demanda-t-il pour toute réponse.
« Je pense que vous avez entendu parler de ces animaux qui meurent ces derniers temps ? » son regard glissa sur eux, avant qu’il ne poursuive. « Les médecins ne savent pas ce qu’ils ont, et une partie de la population commence à trouver cela bizarre… certains vont même jusqu’à acheter des gris-gris. Ce que j’aimerais que vous fassiez, c’est que vous trouviez qui est responsable de ces morts et que vous l’arrêtiez. »
« Et si c’est une maladie ? » demanda Dornvald en reprenant ce que tous les trois pensaient justement.
« Les médecins trouveront. Mais vous, gardez à l’esprit qu’il est fort probable que quelqu’un s’amuse à les tuer pour provoquer un vent de panique sur la ville, et c’est inconcevable. Après l’inondation, la sècheresse, puis les animaux, et ensuite ce sera quoi ? La rivière qui se teinte en rouge ? Trouvez-moi une explication rationnelle et vous aurez tous les trois une augmentation. »

Autrement dit, ce qu’il sous-entendait, c’est qu’il était dans l’intérêt de tous les trois de partager leurs informations, et que faire cavalier seul ne ferait que retarder le moment de délivrance, et ce sans qu’aucun d’eux n’hérite de plus d’avantages que l’autre. De toute manière, ce n’était pas comme si tout ceci était inconcevable : les tenir informé par un coup de fil ne le tuerait pas. Mais justement, les pistes étaient vagues et larges, il était évident qu’il fallait se séparer pour couvrir le plus de pistes possibles. Néanmoins… l’envergure de cette enquête changerait, se transformerait lorsque les premiers hommes commenceraient à mourir. Il n’y aurait plus seulement trois flics qui y travailleraient, mais beaucoup plus. Et bien évidemment, pas dans le sens d’une malédiction… il fallait rationaliser.


Anecdote 4

« Scarlett !! » cria-t-il en regardant la voiture s’éloigner, tandis que son pied foulait d’un geste furieux le sol, soulevant la poussière frondeuse et omniprésente en ces terres brunies par le soleil.

Rapidement, il repris la direction de la maison. La porte restée entrouverte le laissant s’engager dans la puissance demeure victorienne à la blancheur saisissante, tandis que celle-ci frémissait sous l’impact du battant qui claqua fortement contre le chambranle. D’un pas vif et assuré, il traversa le hall sans prêter la moindre attention à la splendeur des lieux qu’il connaissait depuis toujours, alors qu’il s’engageait à présent dans un couloir pour finalement paraître devant la porte du bureau de son père. Il n’avait visiblement pas perdu du temps, à peine sa fille dehors, il était retourné dans son antre en espérant que personne n’oserait contredire sa décision. Et s’il n’avait pas véritablement tord, la colère qui palpitait dans le torse de son fils ne demandait que de sortir et de s’exprimer contre celui qui venait de le priver de sa sœur, cette autre partie de lui-même qu’il aimait à ce point.

« Elle entend des voix et alors ? Depuis quand la schizophrénie est une tare papa ?! »
« On en a déjà parlé… »
« Non ! TU en as déjà parlé, TOI et TOI seul. Nous on n’a jamais notre mot à dire sur ce que tu décides ! »
« C’est normal je suis votre père au cas où tu l’aurais oublié. »
« L’oublier ? Ça serait difficile étant donné que tu nous répètes sans cesse tu es celui qui tient la bourse ! »

D’un geste lasse, le jeune garçon commença à faire les cents pas dans la pièce, se retenant de peu de mettre son poing sur le visage de son père qu’il aimerait pour la première fois voir en charpie. D’autant plus qu’il ne croyait pas un mot de ces excuses… depuis quand un trouble mental l’inquiétait ? Certes, il était l’homme le plus intolérant qu’il avait pu connaître, laissant le temps jouer de lui autant que d’eux, mais il y avait des limites à ne pas dépasser. C’était sa sœur après tout, sa propre jumelle… et il espérait qu’il resterait là à l’observer, le regarder la jeter dehors comme une malpropre ? Et même s’ils pouvaient comprendre la tension qui avait toujours régné entre eux, Seth n’était pas prêt de laisser passer cette nouvelle prise de bec si facilement.

« En effet, et si tu ne veux pas… »
« Quoi donc ? Tu me mettrais aussi dehors ? Qu’est-ce que va dire Dajan quand il va rentrer à ton avis ? Il va être heureux de découvrir le départ de Scarlet ? De savoir que c’est toi qui l’aura mis dehors pour des conneries ? Et que tu comptes en faire de même pour moi ? » tonna-t-il en serrant froidement les poings, ses iris ancrés dans ceux de son père qui venait de se lever pour le rejoindre.
« Tu ne comprends pas… » mais tandis qu’il lui confiait ces paroles dites sur un ton condescendant, il venait de poser l’une de ses mains sur l’épaule de son fils, qui d’un geste vif vint plaquer son poing sur sa joue, le faisant sous ce geste tomber au sol, sa peau devenant immédiatement d’une rougeur violacée.
« Voici ta plus belle excuse ! »
« Ta sœur est malade Seth ! Elle a ce qui atteint ton oncle ! Est-ce que tu es récemment allé le voir ? Est-ce que tu vois le déclin qui le consume… ? Elle va ramener le mal ici ! »
« Le mal ? » tiqua le fils, tout en laissant un semblant de mépris s’étirer sur le père. « Tu parles de cette malédiction ? C’est une légende, ce n’est que… »
« Elle est vraie ! Crois-tu que tout ce qu’il se passe est une coïncidence ? Les pluies, la sècheresse, les animaux ? Et puis cette démence ? » s’enquit Rhys en se relevant pour croiser du sien le regard de son fils.

Ce que Seth y découvrit, ce n’était que cette détermination mêlée à une peur qui le détruisait petit à petit. Le Diable aurait été à ses trousses que celui-ci aurait réagit exactement de la même manière… Pourtant, il ne pouvait fatalement pas remettre tout sur le dos de la folie, mais plutôt de cette crainte qui le tétanisait, le poussant à mettre le plus de distance entre lui et ce qu’il se passait dans cette malédiction. Le mot était posé. D’ailleurs, le jeune policier qu’il était ne pouvait prétendre affirmer que tout ceci était rationnel ; car tandis que les vétérinaires cherchaient un poison ou même une maladie, ne trouvant ni l’un ni l’autre, il avait été l’un de ceux à qui l’on avait demandé d’enquêter, de découvrir le moindre signe d’actes malveillants. Mais il n’avait rien trouvé, lui tout autant que les autres avaient finalement fait chou blanc. Cela en devenait rageant, et surtout, cela éveillait les psychoses de la population qui se réfugiait dans le paranormal pour expliquer ce qu’il se passait aujourd’hui. Mais s’il suivait le schéma de logique de son père, le fait d’éloigner Scarlet ne changerait rien au problème, car si malédiction il y avait réellement, elle séjournait déjà dans leurs veines, attendant son heure tel le souffle pernicieux d’un dragon, le poison vulgaire de la belladone.

« Vrai ? Mais qu’est-ce que tu crois que cela va changer ? »
« Tout ! Scarlet éloignée, nous allons pouvoir protéger notre maison, éloigner les mauvais esprits et… »
« Depuis quand tu crois à ces sornettes ? »
« Depuis que tout ça arrive ! Et n’espère pas qu’elle remette un jour les pieds ici, je protégerais ma famille, quitte à faire quelques sacrifices ! » et puis… ce qu’il ne disait visiblement pas, c’était tout simplement que ce n’était qu’une perte supportable.

Mais il était conscient qu’il ne servirait à rien de plaider la cause de sa jumelle à l’heure actuelle… il fallait qu’il en découvre plus, qu’il rassure son père. Pourtant, ses craintes, il les sait plus ou moins justifiées, car les premiers symptômes… ceux dont son oncle lui avaient déjà parlé, il les ressentait déjà. Si faibles, si fragiles… ils étaient pourtant présents. Ou tout du moins l’un d’eux… la migraine. Le temps passerait, et il savait que cela irait en s’aggravant, mais il ignorait encore jusqu’à quel point, et il l’ignorerait jusqu’à ce que son oncle finisse par mourir, jusqu’à ce qu’il se décide à marcher dans les pas du Diable pour trouver un moyen de réchapper à son destin.

Je valide.

Merciii