Scarlet R. - Twin 2

2. OEUVRE BIOGRAPHIQUE

• Ascendance sociale : Once upon a time... Une ravissante blonde Sud Africaine aux yeux bleus et possédant une peau diaphane qui rencontre un beau Sud Africain à la peau mate et aux cheveux bruns, ça donne quoi ? Trois beaux enfants et une belle histoire d’amour qui ne finit… Pas très bien…

Extrait de journal intime
« Cher Journal,
Hier c’était mon anniversaire. J’ai eu douze ans et ma meilleure amie m’a offert un journal. Toi. Elle me dit qu’on peut se confier comme à un ami, sauf qu’on écrit au lieur de parler et que personne a le droit de lire. J’ai trouvé ça un peu bizarre mais bon… Tu veux bien qu’on devienne amis ? Il faut peut être que je me présente. Je m’appelle Scarlet Rosemary McCormick et j’habite ici, à Port Elizabeth. J’ai deux frères : un petit, Dajan, qui a six ans et qui m'appelle maman des fois, et un jumeau, Seth. A l’école, ils disent qu’on est amoureux mais c’est pas vrai. Les amoureux ça se fait des bisous sur la bouche et moi, j’embrasse pas mon frère. Il dit que c’est lui le plus grand parce qu’il est né une minute avant, mais c’est pas vrai, on est nés en même temps. On vit avec notre père, Rhys. Avant, c’était le meilleur des papas, un peu sévère mais gentil quand même. Tu te demandes pourquoi on a pas de maman ? Elle est morte il y a deux ans. Dajan ne sait pas ce que ça veut dire, être mort. Il a juste compris que maman ne reviendrait pas. Papa dit qu’elle est au ciel, avec les anges. J’aime pas les anges, parce qu’ils m’ont pris ma maman. Papa nous a dit que ce n’était pas la faute des anges, mais celle du camion qui a grillé le feu rouge et qui est rentré dans la voiture de maman. Il veut pas nous dire que c’était les anges qui conduisaient… »

• Anecdotes :

« Scalpel. »
« Ecarteur. »

Le chirurgien plongea la main dans la plaie béante, avant de pousser un cri de surprise. Les deux fœtus étaient… Enlacés, il n’y avait pas d’autre mot pour décrire leur position on ne peut plus incongrue. Après de longues minutes de réflexion intense avec lui même et son interne, il se décida à sortir les bébés. Non sans mal, car ils semblaient soudés l’un à l’autre comme d’authentiques siamois. Néanmoins, les échographies avaient montré que ce n’était absolument pas le cas, ce qui intriguait et agaçait prodigieusement l’obstétricien. Il parvint finalement à les sortir du ventre de leur mère et, sans que personne ne sache comment, les deux enfants se séparèrent. Ils se comportaient enfin comme des nouveaux-nés normaux. Probablement parce qu’ils étaient des nouveaux-nés normaux. Un beau petit garçon et une belle petit fille, dont la taille et le poids justifiaient parfaitement les trente kilos que leur mère avait engrangés durant sa grossesse.

« Mr McCormick, vos enfants et votre femme vont très bien. Vous êtes papa d’une fille et d’un garçon, de presque trois kilos chacun. Nous les gardons quelques jours en observation, comme pour tous les jumeaux, mais tout devrait aller bien. Nous allons ramener votre épouse dans sa chambre dans environ vingt minutes. »

L’heureux papa ne semblait pas sûr de vraiment comprendre. Certes, il savait qu’il allait avoir des jumeaux, mais le fait qu’ils soient bien là lui semblait irréel à présent. Il n’avait que vingt six ans au fond, et sa femme, vingt quatre. Rhys se dirigea vers la chambre d’Eleanor, et vit les deux couveuses passer devant lui. Il regarda les bébés qui, malgré les fils et le respirateur, étaient de beaux bébés bien ronds et bien roses. Il sourit, rêveur. Il était père.



« J’ai fait un six ! Je dois rejouer ! »
« Avance déjà ton cheval… »
« Ze veux zouer aussi !!!!! »

Scarlet poussa délicatement Dajan, son jeune frère, petit dernier de la famille et qui n’avait que quatre ans, pour attraper le dé, arrachant un cri rageur à Seth, son jumeau. Leur cadet les regardait avec envie de ses petits yeux bleus larmoyants, regrettant qu’ils ne le laissent pas jouer avec eux. Les cris et les rires enfantins emplissaient la pièce, la grande maison même. Comme toujours quand les enfants n’étaient pas à l’école ou dehors. Une vie parfaite et quasi idyllique. Rhys Mc Cormick regardait ses trois enfants s’amuser, comme il aimait souvent à le faire quand sa femme s’absentait. Ses enfants le pensaient autoritaire et froid, alors qu’il les adorait mais ne voulait pas en faire des gosses de riches prétentieux et gâtés pourris. L’entreprise que son père avait monté et dont il avait hérité lui permettait de faire vivre plus que confortablement sa petite tribu. Il les observait depuis un moment déjà lorsque le téléphone sonna. Machinalement, il répondit. Mais ce n’était pas un coup de fil comme les autres. Il blêmit en entendant la voix. Il reposa le combiné et quitta la maison précipitamment..



Scarlet était assise dans l’herbe, ne se préoccupant que très peu du gazon qui aurait pu salir sa robe noire. Qu’est ce que ça aurait changé ? Elle se jura ne jamais plus porter de robe maintenant que sa mère était partie avec les anges. Elle poussa un soupir, se fichant des larmes qui coulaient sur ses joues et regarda le cercueil en bois de rose. Sa mère aurait voulu qu’il soit blanc, et que tout le monde soit habillé en blanc, parce que c’était sa couleur préférée. Mais son père avait dit que pour un enterrement, on ne s’habillait pas en blanc, et que les cercueils blancs, c’était pour les enfants. La seule chose blanche qu’il avait tolérée était la robe qu’Eleanor portait. Sa préférée. Scarlet l’avait supplié de laisser les pompes funèbres l’habiller ainsi, et il avait cédé, trop débordé par les préparatifs des obsèques pour vraiment être compatissant.

« Pleure pas, petite sœur. »

Scarlet n’avait pas entendu Seth s’approcher, trop occupée à observer la bière de sa mère. Avant l’église, Rhys avait emmené ses aînés dire adieu à leur mère. Seth n’avait pas bronché, se contentant de déposer un rapide baiser sur la joue de sa mère. Scarlet était restée de longues minutes à parler au corps inerte, espérant que c’était une erreur et que sa mère allait se réveiller. Son père l’avait finalement prise dans ses bras, et elle n’avait pas cessé de pleurer depuis cet instant là, deux heures auparavant. Elle était restée forte, pour Dajan qui croyait que sa mère était partie en vacances, mais elle n’était qu’une enfant dont la mère vient de mourir.

« Je déteste les anges. » murmura t’elle. « Ils ont pris maman… »

Seth prit sa sœur dans ses bras, ne disant rien. Scarlet ne voulait pas qu’il parle de toute façon. Elle avait raison, et il le savait. Rhys les observait de loin, tout en discutant avec les amis venus rendre un dernier hommage à la douce Eleanor. Leur trop grande proximité l’inquiétait parfois. Eleanor avait toujours dit que c’était normal pour des jumeaux, même de sexe différent. Mais il songea que lorsqu’ils seraient plus âgés, ça pourrait devenir plus sérieux que des jumeaux qui vivent en totale fusion…



La jeune femme brune sursauta. Ça continuait. Encore et encore. N’importe où, n’importe quand. Scarlet coupa la musique mais, comme elle s’y attendait, ce n’était pas une simple rayure sur la voix de Jason. D’autres personnes parlaient autour d’elle. Sauf qu’elle était seule dans sa grande chambre. Elle regarda les poupées qu’elle était encore en train de créer. Elle avait l’impression qu’elles lui parlaient parfois, lorsque toutes les lumières de la maison étaient éteintes. Sauf qu’à cet instant précis, le soleil était haut dans le ciel dégagé de Port Elizabeth. Et Seth était sorti, il ne pourrait donc pas se faufiler dans sa chambre pour la calmer en lui disant que personne ne parlait. Elle voyait bien l’inquiétude dans ses yeux à l’étrange couleur.
Elle sortit de sa chambre, et constata que le couloir était vide. Elle descendit les escaliers en courant, ses escarpins retro claquant sur le marbre des marches. Elle entendit son père qui, assis dans le salon, la réprimandait parce qu’elle faisait du bruit. Il commençait à sérieusement lui taper sur les nerfs. Elle n’y pouvait rien si elle avait des tas de cartons à transporter à sa boutique et, de ce même fait, à son nouvel atelier. Elle arriva en bas des marches et sentit que la migraine revenait. Elle n’aurait eu qu’une journée de répit. Elle étouffa un gémissement. Ça la rendait tellement irritable, sans parler du fait qu’elle ne dormait plus beaucoup, entre la migraine et les voix. Elle se dirigea vers le salon. Rhys McCormick posa son journal un peu sèchement et regarda sa fille. Mais la mauvaise mine de la jeune femme lui fit oublier toute réprimande. Il se leva et la prit par les épaules.

« Scarlet, tu as pris tes médicaments ? »

« Lesquels ? Ceux pour la migraine ne font plus effet depuis longtemps… »

« Et les autres ? »

« Je ne suis pas folle… » gémit elle. « Je t’assure que je les entends. Ne m’oblige pas, s’il te plaît. Il y a des gens dans ma chambre, ou ailleurs dans la maison, et je suis la seule à entendre, mais je te jure qu’ils sont quelque part. »

Rhys lâcha sa fille avec un reniflement dédaigneux. Depuis quelques semaines, elle avait des migraines, accompagnées de cauchemars, sans parler des voix qu’elle entendait. Qu’elle seule entendait. Le médecin avait diagnostiqué un début de schyzophrénie, et Rhys l’avait conduite chez un psychiatre, qui avait confirmé. Mais Scarlet refusait de prendre les médicaments qui auraient pu calmer les voix. Rhys en était épuisé. Mais visiblement pas autant qu’elle. Il avait hésité à la laisser ouvrir sa boutique. Mais ça lui tenait tellement à cœur, elle s’était donné tellement de mal qu’il ne s’était pas senti le courage de l’en empêcher.

« Je l’ai vue. Maman. Cette nuit. Elle a dit que tu aurais pu la sauver. Tu aurais pu empêcher les anges de l’emmener et tu ne l’as pas fait. Et oncle Jerry aussi. Il va mourir, il me l’a dit… »

Rhys fixa la jeune femme, blême, terrorisé. La malédiction était entrée dans sa maison. Jamais Dajan n’aurait dû aller voir le vieux Jerry. Il n’avait rien, ce qui était miraculeux, mais Scarlet n’avait pas eu autant de chances. Elle se laissa tomber à genoux, sanglotant contre l’accoudoir du canapé. Il aurait voulu pouvoir ignorer les cernes qui encadraient les yeux pâles, les traits tirés et la peau si blanche qu’elle en semblait transparente. Mais elle était perdue. Sa Scarlet était partie désormais, celle qui était à ses pieds n’était qu’une misérable chose qu’il ne voulait plus dans sa maison.

« Va t’en, et ne reviens jamais. »

Scarlet releva la tête, n’en croyant pas ses oreilles. Il ne pouvait être sérieux. Et pourtant c’était le cas. Elle se releva et, sans un regard pour son père, monta dans sa chambre. Elle fit ses valises, jetant rageusement ses vêtements à l’intérieur, sans oublier l’album photo et les poupées en cours. Elle aurait voulu dire au revoir à ses frères, faire promettre à Dajan d’être fort, et à Seth de ne pas tout casser. Elle les referma d’un coup sec et descendit tout aussi rageusement. Son père n’était déjà plus dans le salon. Lâche, songea t’elle avec colère. Sans douceur, elle s’engouffra dans sa voiture et démarra en trombe. Sauf que Seth arrivait au même moment. Il était au beau milieu du chemin, elle devrait donc s’arrêter, et il verrait que quelque chose clochait. Il sortit de sa voiture et la rejoignit.

« Où tu vas ? » demanda t’il, soupçonneux.

« Papa m’a demandé de partir. » répondit elle, quelque peu glaciale, alors que ça lui ressemblait pas, surtout avec son jumeau. « Pousse ton char d’assaut, s’il te plaît. Je ne veux plus jamais revoir cette maison. »

« T’es pas sérieuse ? »

« Pousse ton 4x4 ! »

Seth s’exécuta mais n’était pas décidé à la laisser partir comme ça.

« Où tu vas aller ? » Mais sa sœur restait silencieuse, laissant doucement sa voiture avancer à présent que la voie était libre. « Réponds moi, je t’en prie. Scarlet ! » cria t’il alors que la voiture s’éloignait rapidement dans la poussière. Scarlet regarda son frère dans le rétroviseur, alors qu’il remontait dans son 4x4 avec la même colère qui l’avait elle même habitée peu de temps auparavant.

• Projets : Voyons voir. Ouvrir sa propre boutique ? Déjà fait. Avoir son propre atelier ? Déjà fait. Vivre de sa passion ? Oui, on peut dire que Scarlet s’en sort plutôt bien. Trouver l’âme sœur ? Hum, ça risque d’être un peu coton, mais ayons confiance, elle y arrivera. Elle y arrive toujours.

Ca me semble bon, je valide.

J'adore ta fiche ma jumelle !
Les McCormick au pouvoir

OUAIIIIIIIIIIIS