OUT OF AFRICA
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 LE DÎNER : Aaron Hewlett

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Mathilda Seton Prewett

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MessageSujet: LE DÎNER : Aaron Hewlett   LE DÎNER : Aaron Hewlett EmptyJeu 28 Aoû - 22:16

    Un thonier senneur français au bord de l’océan indien autour duquel des oiseaux de mer tournent. La pêche a été bonne, la mer généreuse, des thons sortent en abondance de l’eau. D’un revers de main, le marin agacé chasse l’oiseau trop audacieux. Ce dernier prend dignement son envol. Logé plus haut que les nuages, il survole avec grâce et aise les vagues qui viennent se cogner contre les bateaux et les porte-conteneurs maritimes qui eux-mêmes se dirigent vers les côtes sud-africaines – celles de Port Elizabeth. L’oiseau termine son trajet en passant par-dessus le port, l’empilement de conteneurs, le trafic des voitures, l’agitation de la ville et les divers bâtiments, et en se perchant enfin sur le toit d’une maison de campagne de style colonial. Quelques mètres plus bas, des portes-fenêtres donnant sur un petit balcon sont grandes ouvertes. A l’intérieur de cette chambre d’hôtel, une femme est assise à sa coiffeuse. Elle met, d’une manière languissante, ses boucles d’oreilles et son collier.

    FEMME : (Calmement) Horace, dépêche toi, nous allons être en retard… Qu’as-tu fait à tes cheveux ? Viens ici pour que je te coiffe.

    « Le veuvage a été, jusque là, une expérience très intéressante. Les gens se montrent toujours compatissants. Comme si vous étiez malade. Mourante même. On a peur de vous parler ; lorsqu’il faut le faire, ils vous prennent avec des pincettes. Choisissent soigneusement leurs mots pour ne pas vous blesser. Les termes ‘disparu’, ‘parti’ ou ‘décédé’ commencent à apparaitre pour estomper la trop brutale ‘mort’. Et on vous sourit. On vous sourit beaucoup et on attend que vous fassiez de même. J’ai passé ma vie à sourire. On ne peut pas dire que ça m’a porté chance.»

    La porte de la chambre d’hôtel était ouverte. Mathilda enveloppa ses épaules dans une petite veste dorée - contrastant avec sa longue robe noire –, éteignit la lumière, et referma la porte. Mais avant de le faire, elle jeta un dernier regard sur la pièce. Elle ne voulait vraiment la quitter, consciente qu’en bas des marches, se trouvait l’Honorable Philip Edson, le consul honorifique du Consulat britannique à Port Elizabeth. Un grand homme mince du même âge qu'elle, qui avait été un proche ami et collaborateur de Charles Seton-Prewett. Ils étaient de la même espèce. La même peau, la même coiffure, la même arrogance, et ce sourire. Ce sourire satisfait, presqu’insolent. Ils étaient semblables à une différence près – Charles était charmant. C’est avec ce même grand sourire qu’il accueillit la veuve et son fils. Il se montra même plus engageant envers la femme de son défunt collègue ; ses mains tenant fermement celle de son amie, il déposa un baiser sur sa joue.

    PHILIP : Toujours aussi ravissante.
    MATHILDA : (Elle se laissa poliment faire, elle en avait l’habitude) Merci. (Après s’être dégagée de l’étreinte, elle poursuivit) Sybil ne nous rejoint pas ?

    « Ce silence semblait durer une éternité. Ce n’était qu’une fraction de seconde mais pour un court instant, il avait montré son malaise. Sa vulnérabilité. »

    PHILIP : (Un sourire) Non. Charmant petit hôtel, n’est-ce-pas ? Nous avons passé quelques jours ici il y a quelques années. Très… Très anglais, tu ne trouves pas ? Pas comme l’habituel Mariott ou un Hilton, avec leurs chambres identiques et ce luxe si impersonnel. Industriel même. Et terriblement bourgeois.
    MATHILDA : (Changeant brusquement de sujet pour ne pas avoir à relever ses paroles) Nous devrions peut-être y aller.
    PHILIP : Oui, bien sûr. Nous devrions. Si vous voulez bien me suivre.

    Le trajet en voiture se passa dans un silence gênant pour les deux partis. Il était visible que le diplomate et la veuve essayaient vainement de trouver un sujet de conversation qui pourrait rendre cette balade moins pénible. Le climat fut longuement traité, analysé et comparé à celui du Royaume-Uni. Mais le sujet qui fut le plus exploité fut Horace. Un enfant était toujours un élément essentiel à toute visite de cérémonie puisqu’il fournissait lui-même un sujet de conversation en cas de besoin. On lui demanda s’il aimait les voitures, les avions, s’il aimait l’Afrique du Sud, s’il aimait l’école, le sport… Questions auxquelles Mathilda dut répondre à cause de la timidité du garçon. Les rares moments de répit lui furent précieux puisqu’elle put enfin se permettre d’admirer la vue.

    ***


    Le Frederick Café ne désemplissait pas. On les avait placés dans un coin isolé du restaurant, pour plus d’intimité. L’ambiance, le personnel et la beauté des lieux l’avaient laissée sans voix. C’était la première fois depuis quatre ans qu’elle mettait pied dans un restaurant. Un restaurant exotique de surcroit. Ne sachant pas quoi faire et trop fière pour l’avouer, elle accepta poliment que Philip commande pour elle et son fils. Il était, après tout, l’expert.
    Cela faisait une heure qu’ils étaient à table. Mathilda se contentait simplement d’écouter son ami refaire le monde en vidant seul une bouteille de vin (si ce n’est plus).


    PHILIP : Je ne viens pas souvent ici. Lorsque nous recevons, nous le faisons toujours à la maison mais au diable avec les conventions et la bienséance ! On est entre amis.
    MATHILDA : Oui. (Elle lui sourit aimablement tout en terminant de couper la viande de son fils) C’est un très bel endroit.
    PHILIP : Vous allez définitivement vous installer ici alors?
    MATHILDA : Je ne sais pas encore. Peut-être six mois ou plus. Pas plus d’un an.
    PHILIP : Je vois. (Il porta son verre de vin à la bouche) Sache en tout cas que vous pouvez toujours venir vivre à la maison - le temps que tu trouves une maison. Vous ne serez pas aussi seuls qu’à l’hôtel.
    MATHILDA : Mais nous avons une maison. Celle de Charles et de sa famille. Tu savais qu’ils ont aussi une ferme? Dans la vallée de Langloof ? J’ai hâte de la voir.
    PHILIP : (Eclatant de rire) Une ferme ?! Que veux-tu bien faire avec une ferme ? Si tu voulais devenir agricultrice, tu aurais pu simplement rester dans le Devon. (Il avala une autre gorgée, hilare) Elle m’a quittée tu sais.
    MATHILDA : (Décontenancée) Je te demande pardon ?
    PHILIP : Sybil. Elle est partie. (Il riait amèrement à sa propre remarque) N’est-ce-pas merveilleux ? Moi ? Divorcé ?
    MATHILDA : Je suis navrée de l’apprendre.
    PHILIP : Ne le sois pas. Apparemment vois tu, ça serait de ma faute. Bien sûr je ne fais que lui donner la vie qu’elle voulait, mais non... Ça ne lui suffit pas. J’aurais du me méfier lorsque je l’ai épousée, elle et sa famille de salopa --- (Il avait commencé à hausser le ton mais s’autocensura de justesse en se rendant compte qu’un enfant était assis en face de lui. Gêné de s’être emporté, il se tourna vers verre de vin; ce qui l'aida à se taire)
    MATHILDA : (Également mal à l’aise, si ce n’est encore plus que son ami, elle sentit déjà les autres clients les regarder. Elle n’aimait pas de tout cela. Le ton qu’elle emprunta fût plus froid, plus sec, pour ne pas dire cassant) Je ne vois pas pourquoi tu me dis ça. Sybil est une bonne amie, je n’ai pas à me mêler de vos affaires ce n’est pas une chose que j’ai---

    Elle s’arrêta en pleine phrase. Philip venait de prendre sa main.

    PHILIP : S’il-te-plait.
    MATHILDA : (Elle tenait pas à ne pas faire une scène ; elle baissa donc sa voix tout en se montrant de plus en plus pressante) Philip, tu es ivre. Lâche ma main.
    PHILIP : Tu veux bien lui parler ?
    MATHILDA : (Entre les dents) Lâche moi. Tu – me - fais – mal !
    PHILIP : Tu peux me comprendre toi. On est pareil. On n’a plus personne.

    Dans un accès de colère, et face au manque coopération de son interlocuteur, elle manifesta son mécontentement en cédant à ses pulsions – elle le gifla violemment. Pour l’espace de quelques secondes, le temps s’était figé. Sa main suspendue, encore tremblante d’adrénaline. Devant elle, une grosse marque rouge sur la joue du consul. La mortification qui suivit n’était pas due au soudain silence dans la salle mais au simple fait qu’elle prit un certain plaisir à frapper une autre personne.

    MATHILDA : (Cachant immédiatement sa main sous la table) Nous allons prendre un taxi. Tu devrais faire de même. (Elle se leva de table comme si de rien n’était, prit la main de son fils et dit avec la voix la plus agréable possible) Merci pour le dîner.
    PHILIP : (Il n’osa pas lever les yeux et se contenta de hocher la tête. Un serveur s’approcha) L’addition s’il-vous-plait.

    Une fois que celle-ci fut réglée, il ne traîna pas et sortit le plus rapidement possible du restaurant. A la sortie, il essaya malgré tout de chercher Mathilda du regard mais cette dernière lui tournait le dos, assise au bar, son fils sur les genoux, en attendant l’arrivée de son taxi.


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MessageSujet: Re: LE DÎNER : Aaron Hewlett   LE DÎNER : Aaron Hewlett EmptyLun 1 Sep - 0:01

52.

When the band began to play
The sun was shinin' bright.
Now the milkman's on his way.
It's too late to say goodnight.

SINGING ON THE RAIN BO.Good Morning


    ...Encore une matinée de travail.. Qu'est-ce qui pouvais encore gâcher cette journée à part le travail qui arrivait à pleine nez. Surement rien, enfin cette journée serait surement comme les autres, avec de sympathiques clients ainsi que de de vrais emmerdeurs comme d'habitude quoi. Cette journée de travail serait comme les autres... Enfin c'est ce qu'Aaron espérait toujours. Son réveil sonnait frénétiquement, comme des rafles de guitares électriques régulières. Celui-ci, conscient mais gardant les yeux fermés, il tâtonna du toucher pour éteindre son réveil tout en se redressant à l'aveuglette. Tout doucement, il essaya d'ouvrir ces yeux collés, puis fut finalement aveuglé par le soleil qui se trouvait en face de lui derrière la fenêtre de sa chambre. Se dégageant de la lumière, il alla se doucher et se préparer pour aller embaucher dans son restaurant..

    Quelques temps après, Aaron arriva vers 10 heures, comme à l'habitude, il salua tout le personnel, puis alla s'installer derrière le Bar. Aujourd'hui il y avait plus d'employés que de clients..étrange. C'était foutu pour la journée comme les autres, cette fois-ci il n'y avait pas assez de boulot pour tout le monde et par courtoisie, Aaron renvoya certains employés chez eux, une erreur.. Lui, resta pour s'occuper du Bar.. Mais a Midi, la trentaine de couvert habituelle était revenue.. Le boulot allait être le même que d'habitude finalement..


    - Hey Aaron tu peut me sortir une bouteille de Rouge pour la table 52 !
    - Pas de soucis !

    Aaron quitta une demi-minute le comptoir du bar pour se rendre dans la petite cave à vins du restaurant. Il y extirpa une bouteille de rouge sur laquelle il passa un coup du torchon qu'il avait sur l'épaule, pour la dépoussiérer et la rendre plus présentable. Une fois derrière le comptoir, il posa rapidement un post-it sur l'étiquette indiquant le nombre 52. C'était une manière de ne pas se tromper dans les bouteilles, et aussi de savoir qui à commander quoi pour le barman, tandis que les serveurs on leur petit callepin, le barman lui doit se débrouiller. La table 52 est la table la plus à l'écart des autres dans la première salle. Elle est disposé dans un angle, avec un petit paréo en tissus pour donner un peu plus d'intimité, même si la plupart des clients peuvent les voir.. Aaron essaya par la suite de brancher le vieux Juke-Box qui ne servait plus, il se disait que c'était une bonne idée de ressortir également la vieille musique.. Dans celui-ci se trouvait des enregistrements de rythmes africains ainsi que certains classiques anglais et américains. On pouvait y retrouver deux morceaux de la comédie musicale Singing In The Rain. Curieux, Aaron choisirai la deuxième qu'il ne connaissait pas.. Good Morning..

    Une légère ambiance rétro prit alors le restaurant.. Aaron lui retourna derrière le bar et rêvassa sur ce qu'aurait pu être son restaurant à l'époque où les noirs et les blancs ne se mélangeaient pas. La musique d'après-guerre, les demoiselles en train de swinguer dans la salle de spectacle, les clients mangeant donc au restaurant, ils seraient tous en costard cravate, et porteraient des attachés-caisses tous identiques. Leurs épouses porteraient toutes différentes couleurs, mais leurs robes seraient identiques dans leur forme principale.. L'heure passa rapidement face aux nombreux clients qui ne voulaient pas simplement de l'eau.. Puis alors que le Jukebox refaisait des siennes, on entendit dans le silence bourdonnant des clients, une dispute. Aaron par déduction en arriva à la conclusion qu'il s'agissait de la table 52. Généralement quand on va manger à cette table c'est qu'on préfère la solitude et se cacher, et généralement quand on y vient avec un homme c'est qu'on est pas sûr du couple qu'ils pourraient formé. Apparemment il ne s'agissait pas vraiment d'un couple, puisqu'on put entendre le bruit claquant d'une gifle se déposait sur une joue grasse.. Encore un goujat..

    Une femme et ce qui semblait être son fils vinrent s'asseoir au bar. Tournant le dos à la sortie ou un homme plutôt rondouillard cherchait quelqu'un du regard.


    - Je vous sert quelque chose en attendant votre taxi ? Ou bien un jus de fruit pour le petit ?

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Mathilda Seton Prewett

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MessageSujet: Re: LE DÎNER : Aaron Hewlett   LE DÎNER : Aaron Hewlett EmptyLun 22 Sep - 16:51

    Assise au comptoir, encore troublée par la réalité de ce qui venait de se passer mais tout en étant détachée, Mathilda regardait langoureusement les gestes d’un barman en train de servir les quelques clients présents. Alors qu’elle fixait le shaker danser dans les mains habiles de l’employé, elle ne pût que rejouer la soirée dans sa tête – voire même les dernières années de son mariage – pour trouver le moment précis où tout s’est dégradé, non seulement pour elle, mais pour tous les gens autour.

    « Tout devint limpide. Je compris que nous étions doublement maudits. »

    Malgré ce qu’elle put dire par la suite, elle n’arriva pas à cette conclusion exagérée grâce à une soudaine illumination. Non. C’était simplement plus facile de s’en contenter que de chercher les vraies raisons d’une vie ratée. Pourtant les signes étaient là depuis le début. Elle n’avait rien en commun avec son mari. Elle lui était entièrement soumise, vivant dans son ombre, se privant de son propre épanouissement, et s’entourant de personnes qu’elle n’a jamais vraiment compris ni apprécié. Les « amis » de Charles étaient tous identiques. Une joyeuse bande de flagorneurs jamais satisfaits avec l’état du monde, incapables de retenir leur envie pathologique de montrer au reste de la compagnie qu’ils savaient tout sur tout, en citant par exemple des ouvrages qu’ils n’avaient pas lu, en s’enflammant pour le sujet le plus banal ou en se donnant à cœur joie pour médire et comploter contre les personnes absentes – et tout cela dans le but d’ancrer dans l’esprit des autres (, en cas de doute,) qu’ils détenaient une « connaissance intime » du monde. Malheureusement ils ne parvenaient jamais à prouver quoique ce soit si ce n’est leur stupidité et leur prétention. Au sein de tels cercles, le rôle des épouses était indispensable ; certaines femmes, raisonnables et intelligentes, pouvaient toujours trouver moyen d’adoucir les fautes de leur mari et de les aider à tirer le meilleur d’eux-mêmes, tandis que d’autres les laissaient persévérer dans leurs travers. Les compagnes des amis de Mr. Seton-Prewett appartenaient, en grande majorité, à cette dernière catégorie. Sybil Edson était une des rares exceptions.

      LONDRES, RÉVEILLON DE NOËL 1998


    HOMME : Mathilda, t’es bien américaine, je me trompe ?
    MATHILDA : (Perplexe. La chose était évidente.) Non.
    HOMME : Que fais tu de toute cette affaire Lewinsky ?
    MATHILDA : Qu’est-ce que j’en fais ? Je doute que ça me regarde.
    HOMME : C’est ton président. N’as-tu pas d’opinion là-dessus ?
    CHARLES : Elle en a une, John. Et comme toutes ses opinions, elle préfère les garder pour elle-même.
    JOHN : Mais quand même ! Il a pourtant menti à propos de la nature de sa relation avec cette femme…

    Mathilda se retira discrètement de la conversation, sans vraiment avoir le temps de décider où aller puisque Sybil la prit par le bras et l’entraîna avec elle vers le bar. L’alcool était son oxygène. Il était rare de ne pas la voir avec un verre dans la main. Personne n’osa l’avouer mais elle était beaucoup amusante et vive d’esprit en état d’ébriété.

    SYBIL : C’est la meilleure ça… John Beddows choqué pour une malheureuse histoire de fellation. (Mot qu’elle articula silencieusement.) Tout le monde sait qu’il s’envoie en l’air avec son conseillère en communication. Non en fait, personne ne le sait. Donc chut! Quel titre pompeux. « Conseillère en communication. » Phil dit que c'est un titre bidon et que ses véritables fonctions n'ont rien de très glorieuses. Ça ne m'étonnerait pas qu'elle soit payée pour lui apprendre à utiliser un téléphone. (Elle se tourna vers son cocktail pour déshydrater sa bouche sèche) Mmmm… Matty, tu dois goûter ça. Crois moi, ça te fera le plus grand bien.
    MATHILDA : Non, non ! Non merci. Je ne devrais pas.
    SYBIL : Pourquoi ? Allez… C’est pas comme si t’étais enceinte. Tu ne l’es pas, si ?
    MATHILDAL : Non.
    SYBIL : D’ailleurs, vous comptez en avoir des gamins ?
    MATHILDAL : On en a parlé. Mais Charles est tellement occupé ---
    SYBIL : --- que vous n’avez pas eu le temps d’essayer ? Je peux vous donner mon Fergus si vous voulez. Je t’assure, ne te sens pas gênée, j’en ai encore plein à la maison. M’enfin sérieusement, vous ne ratez pas grand-chose. Ils sont égoïstes quand ils sont petits et ingrats lorsqu’ils grandissent. Notre Sophie, une fille modèle jusque là, à 10 ans, veut maintenant devenir une Spice Girl. (Elle rit seule) Rooh. Ne m’écoute pas. Je suis une mauvaise mère. D'après ce qu'on dit! Pour la simple raison que je suis capable d’admettre que mes enfants sont loin d’être très malins et qu’ils ne sont pas les plus beaux bambins de la terre. Si tu veux mon avis, ils sont chanceux d’être là où ils sont, c’est-à-dire la norme, la limite même de l’acceptable. Mais toi par contre, toi, tu seras une bonne mère.

    L’intéressée accueillit le compliment avec un petit sourire sincère. La perspective d’avoir un enfant lui plaisait énormément. Elle se dit que cela pourrait atténuer sa solitude et, peut-être, encourager son époux à rester plus longtemps à la maison. Elle jeta un regard dans sa direction, lui, en pleine conversation avec Philip. Mathilda se forçait à le tolérer principalement parce que son mari l’invitait toujours sans vraiment la consulter et parce qu’elle avait commencé à considérer sa femme comme une amie.

    SYBIL : Bien sûr il y aura ensuite la question de le leur éducations. Aux enfants. Pour nous, Philip a tenu qu’on les mette le plus rapidement possible en internat. Ça ne m’a vraiment dérangé sur le moment. Oui, ça apprend aux enfants à devenir indépendants et, honnêtement, ça m’évite surtout d’avoir à vivre avec la crise d’adolescence des trois aînés. Et la maison est bien plus jolie maintenant qu’ils sont moins nombreux. C’est pour ça que je n’en veux plus. Cinq, c’est assez. Il faut que je songe à faire castrer Phil. Comme ils le font pour les animaux. Ce ne sont pas des petites… des… Comment t'appelles ça ? Des injections ? Pssht-pssht. (Son rire devint incontrôlable. Elle se calma pour rajouter.) Non, non … Autrement je ne pourrais pas. Pas avec la bonne vieille méthode. Non, je ne voudrais pas tâcher mes tapis.
    BARMAN : Je vous sers quelque chose mesdames ?
    SYBIL : Madame. L’autre ne boit pas. Mais eh ! Ce n’est pas une raison pour diviser la quantité par deux. Je prends son verre. A moins que… Tu veux quelque chose Matty ? Mathilda ?
    MATHILDAL : Mmm ?

    ***


    HOMME : Je vous sers quelque chose en attendant votre taxi ? Ou bien un jus de fruit pour le petit ?

    Mathilda leva la tête vers la personne qui lui parlait. Venant juste de sortir brusquement de ses pensées, elle mit un certain temps pour atterrir et, de ce fait, laissa passer un petit moment de silence. Elle ne répondit que lorsqu’elle assimila enfin la demande du jeune homme.

    MATHILDAL : Oui. Un jus de fruit et --- un verre d’eau. Merci. (Elle sourit.) Vous avez une… - hum – carte de la ville ? S’il-vous-plait ?
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